Dans notre grande cuve, nous avons préparé différentes décoctions pour teindre du tissu : chélidoine, ronces, verge d’or, gaillet blanc, pelure d’oignons… Nous avons plongé nos mains dans les casseroles fumantes et remué les tissus qui sont devenus jaune, vert, gris, rose, orange. Nous avons joué avec les rayons de la lune rose ou les plantes récoltées pour créer des motifs sur nos étoffes.
Pour fabriquer du papier, nous sommes parties à la recherche de fibres et nous avons récolté de l’ortie, des herbes ou encore récupéré les matières restantes de nos bains de teintures. Nous avons chauffé ces fibres dans un mélange d’eau et de cendres, que nous avons récupérées de nos feux, avant de les mixer pour en faire de la pâte à papier. Sur le tamis papetier, les fibres sont devenues surfaces assemblées, puis une fois sèches, une feuille de papier.
Avec les mottes d’argile venant du lit du ruisseau nous avons modelé des bols, des assiettes et des contenants pour un grand repas à venir. Mais avant le bol entre vos mains, se dessine un sinueux chemin partant de la rivière jusqu’à vous. Après récolte, nettoyage, tamisage et filtration, la terre est mise en pain ou conservée en barbotine pour modeler et décorer les contenants indispensables au repas.